Lionel Labadie est doctorant en sciences du langage au Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures de l’Université de Bourgogne. Il étudie les langues et leur influence sur le visage des personnes qui les parlent. Les êtres humains s’expriment dans de très nombreuses langues. Or certains sons sont parfois très difficiles à prononcer. Lionel s’intéresse à la longue histoire qui a permis aux êtres humains de parler autant de langues différentes. Il cherche à déterminer si les sons que les gens prononcent en parlant différentes langues agissent sur les lèvres et les muscles du visage, et de quelle manière.

Les hommes et femmes modernes appartiennent à la même famille venue d’Afrique, il y a très longtemps : Homo sapiens. Il y a environ 2 millions d’années, les êtres humains ont commencé à marcher sur leurs 2 pieds. Cet événement a été essentiel pour qu’apparaisse le langage, entre 200 et 100.000 ans avant notre époque actuelle. Les êtres humains ont ensuite voyagé et commencé à vivre sur d’autres continents en se séparant par groupes. Progressivement, à cause du climat, de la nourriture, de l’environnement et des rencontres, le langage de chaque groupe s’est modifié jusqu’à former des langues différentes. Cela a pris des milliers d’années.

Le corps, le crâne, la bouche et certains des organes intérieurs ont subi de grands changements, ce qui a permis que les êtres humains puissent parler. Chaque son que nous prononçons demande une position précise de plusieurs parties de notre cou et de notre bouche. Si cette position est mauvaise, la prononciation est mauvaise. Aujourd’hui, pour corriger ces défauts, les orthophonistes et orthodontistes, et même parfois les chirurgiens, peuvent nous aider.  

Notre bouche, et notamment nos lèvres, sont reliées à plusieurs muscles de notre visage. Quand nous parlons, celles-ci bougent différemment selon les sons et les mots que nous prononçons. Les muscles de notre face aident à faire ces mouvements.

Comme chaque langue est composée de sons particuliers, Lionel essaie de découvrir si ces muscles bougent différemment selon les langues que nous parlons.

Pour cela, Lionel s’intéresse à l’évolution du crâne des hommes préhistoriques jusqu’à la naissance des langues modernes. Il étudie également les techniques médicales qui permettent de retrouver rapidement une prononciation correcte. Il souhaite aussi mener une expérience avec des personnes parlant des langues aux sons difficiles pour mesurer les différences de mouvements de leurs muscles et de leur mâchoire inférieure. 

Fiche publiée en 2024.