Manon Perrignon-Sommet est une jeune chercheuse au Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation (CSGA) à Dijon. Son équipe s’intéresse au rôle du cerveau dans les comportements alimentaires chez l’Homme. Manon, elle, étudie les troubles du goût et de l’alimentation dans la maladie d'Alzheimer. Son objectif est d'améliorer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et la qualité de vie des patients. Plus précisément, elle cherche à comprendre si des problèmes de goût apparaissent avant les problèmes de mémoire chez des patients atteints de cette maladie.

La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte la mémoire. Une étude a révélé que les patients Alzheimer sont moins sensibles aux saveurs que des personnes en bonne santé. Certains malades perdent également leur appétit et ont une mauvaise alimentation, ce qui peut aggraver leur état de santé général.  

Manon se demande si les problèmes de goût apparaissent avant les problèmes de mémoire. Et est-ce que ces problèmes influencent l’alimentation des malades ?

Pour répondre à ces questions, Manon travaille avec 72 volontaires. Certains n’ont aucun problème alors que d’autres ont des problèmes de mémoire légers, moyens, ou graves.

Manon accueille les volontaires dans son laboratoire. Lors de leur visite, elle évalue leurs capacités cérébrales à travers des tests de logique et de mémoire. Pour mesurer le goût, elle enregistre comment le cerveau des personnes réagit aux saveurs acide, umami, sucré et salé. Grâce à des capteurs posés sur la tête, elle obtient des informations sur la rapidité et l'intensité de la réponse du cerveau aux saveurs. De plus, elle réalise des analyses sanguines et des questionnaires pour étudier les habitudes alimentaires des participants. Ces tests sont réalisés tous les six mois pendant un an.

Manon doit rencontrer des volontaires pendant 3 ans au total. Si les résultats montrent que les problèmes de goût arrivent avant les problèmes de mémoire, les médecins pourront faire des diagnostics précoces de la maladie d’Alzheimer. Cela permettra de mettre en place des stratégies pour stabiliser la maladie au plus tôt.

Fiche publiée en 2024.