Les chercheurs
Alexandra Angelova
Qui sont les neurones qui permettent de sentir ?
Je suis jeune chercheuse d’Aix-Marseille Université en neurobiologie, au sein de l’Institut de biologie du développement de Marseille (IBDM).
Je travaille dans une équipe qui étudie le développement du cerveau de la souris, et plus précisément les mécanismes qui sont responsables de la diversité des neurones, les principales cellules du cerveau. Dans le cadre de mon projet, j’étudie les neurones dédiés à la perception des odeurs chez la souris. Ces neurones se trouvent dans une zone du cerveau appelée le bulbe olfactif. L’objectif de ma recherche est de mieux comprendre pourquoi et comment un neurone du bulbe olfactif acquière son identité, en d’autres termes pourquoi et comment devient-il ce qu’il est.
Je m’intéresse à la neurogénèse, l’étape pendant laquelle les neurones se spécialisent et migrent depuis le centre du cerveau vers la périphérie où ils établissent des contacts avec d’autres neurones. Contrairement aux autres cellules du corps, les neurones ne sont généralement plus produits après la naissance et un neurone mort n’est pas remplacé par un nouveau neurone. Pourtant, le bulbe olfactif, une zone du cerveau essentielle dans la perception des odeurs, continue d’être alimenté en neurones tout au long de la vie et c’est ce qui m’intéresse particulièrement.
J’étudie le bulbe olfactif des souris car l’odorat est un sens très développé chez elles, beaucoup plus que chez l’homme. Les neurones de leur bulbe olfactif sont constamment au contact de nouvelles informations générées par des odeurs et ces informations vont influer sur l’identité des neurones. Cette influence est unique : ces neurones sont les seuls à être autant déterminés par leur environnement et c’est notamment pour cela que je m’intéresse à eux.
Dans mon projet, j’essaye de trouver quels mécanismes donnent aux neurones leur identité. Pour cela, je modifie l’environnement des souris et j’analyse les conséquences de ces changements sur certaines caractéristiques de leurs neurones du bulbe olfactif, notamment leur morphologie, c’est-à-dire leur forme, les protéines qui les composent et leur activité par rapport aux odeurs. Pour observer ces changements, j’utilise différentes techniques de microscopie : soit en observant des tranches très fines de cerveaux, soit en regardant directement les neurones en action chez des souris vivantes.
Fiche publiée en 2016.
- Mieux décrire les neurones du bulbe olfactif.
- Trouver les mécanismes qui déterminent leur identité.