

Les chercheurs
SAMYRA LABAIED
DU COUSCOUS À FACEBOOK ANALYSER UNE COMMUNAUTÉ CULTURELLE EN LIGNE
Samyra Labaied est chercheuse en anthropologie digitale à Paris et à Naples. Elle observe les interactions des activistes défendant la culture amazighe sur internet. Cette culture concerne les peuples de l’Afrique du Nord et subsaharienne.
Après la révolution de 2011 en Libye, ces activistes ont diffusé sur les réseaux sociaux numériques des productions culturelles et artistiques. Samyra mène des interviews pour comprendre leurs représentations et pour compléter l’analyse qu’elle fait de leurs publications.
Les Amazighs sont un peuple millénaire présent en Afrique du Nord, notamment en Algérie, au Maroc, mais aussi en Libye. Leur langue, le tamazight, joue un rôle central dans leur identité culturelle. Depuis plus de 20 ans, les Amazighs libyens utilisent internet pour renforcer leurs liens et préserver leur patrimoine linguistique et culturel. Sur les réseaux sociaux, ils forment une communauté active qui partage traditions, histoires et créations, tout en revendiquant une meilleure reconnaissance de leur culture.
Samyra étudie ces échanges en ligne et la manière dont ils participent à la transmission et à l’affirmation de l’identité amazighe. Cette communauté numérique, que ses membres appellent Tamazgha, dépasse les frontières des États et relie des personnes aux parcours variés. Sur ces plateformes, on trouve des discussions sur la langue, des partages de recettes et d’artisanat traditionnel, mais aussi des débats plus contemporains sur la place des Amazighs en Libye.
Pour analyser cette communauté, Samyra s’intéresse aux profils des participants : d’où viennent-ils ? À quelles tribus sont-ils rattachés ? Quels sujets les mobilisent ? Elle recense les publications, les réactions (likes, partages, commentaires) et réalise des entretiens avec les membres les plus actifs. Son objectif est de mieux comprendre comment ces interactions contribuent à faire vivre la culture amazighe à l’ère du numérique.
Fiche publiée en 2025.
- Identifier les acteurs sur les réseaux sociaux numériques ;
- Cartographier les plateformes investis par les activistes amazighs libyens ;
- Analyser les discours et représentations véhiculés à travers les publications et commentaires.
