est une chercheuse au LLACAN (Langage, langues et cultures d’Afrique) et à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales). Son équipe explore les aspects divers des verbes complexes dans les langues du monde. Ces verbes existent pratiquement dans toutes les langues (par exemple, je suis venu en français ou we have met en anglais). La thèse de Katya est consacrée à la description détaillée de ces verbes en ginyanga, une langue orale parlée par 16.000 personnes au Togo. Dans cette langue, on trouve une multitude de ces verbes qui sont bien différents de ceux présents dans les langues européennes.

La grammaire, ce n’est pas toujours ce qui passionne au premier abord. Les règles complexes, les exceptions, et les longues listes à mémoriser peuvent vite décourager. Pourtant, la grammaire devient fascinante dès qu’on change de perspective : au lieu de simplement apprendre les règles, pourquoi ne pas chercher à comprendre pourquoi une langue fonctionne de telle ou telle manière ?
C’est précisément cette approche que Katya adopte dans sa thèse, consacrée à un phénomène intrigant en linguistique : les verbes complexes.

Elle se concentre sur ce phénomène en ginyanga, une langue orale parlée par environ 16 000 personnes au Togo, en Afrique. Avant le début de sa thèse, cette langue était très peu documentée. Pour mener ses recherches, elle a passé un total de six mois sur le terrain.

Tout d’abord, elle a travaillé avec des personnes qui parlent cette langue afin de collecter des listes de mots, une étape essentielle pour poser les bases de l’écriture et développer un alphabet adapté, car avant ses recherches, le ginyanga n’avait jamais été écrit. Ces données lui ont ensuite permis d’étudier la structure des phrases en ginyanga. Enfin, à travers l’analyse de textes, elle a pu identifier et examiner des exemples de verbes complexes. Actuellement, elle compare ces observations à celles d’autres langues pour enrichir notre compréhension générale des mécanismes du langage humain.

Fiche publiée en 2025.