Les chercheurs
Doudou Batumbo Boloweti
Un autre regard sur les épidémies de choléra en afrique
L’éco-épidémiologie est une approche innovante qui vise à comprendre la dynamique des maladies en intégrant le contexte environnemental (physique, politique...). Cette démarche permet d’avoir un regard plus globale sur les maladies et donc de mieux lutter contre ces maladies. Le choléra est une maladie causée par une bactérie, le Vibrio cholerae. Il représente un problème majeur de santé publique dans le monde en général et en Afrique en particulier. Des études ont déjà prouvé que le caractère endémique et saisonnier du choléra dépend de la survie de la bactérie dans l’environnement aquatique. En effet, les zones de lacs de la région du rift africain constituent des foyers de maintien et de redémarrage des épidémies de choléra. Doudou tente donc d’identifier tous les facteurs de ces écosystèmes aquatiques qui pourraient contribuer à la survie du germe dans ces zones, notamment la salinité modérée de l’eau, la forte teneur en éléments nutritifs, la température chaude...
D’où provient la salinité et la chaleur de l’eau de ces lacs qui permettent la survie de la bactérie ? La région du rift se caractérise par le phénomène du volcanisme, avec ses deux volcans Nyiragongo et Nyamuragira, parmi les plus actifs au monde. Par leurs fonctionnements (roches alcalines, salines et réchauffement local des lacs environnants), ils pourraient être liés indirectement à la maladie. À partir des données de chimie du lac et les données épidémiologiques du choléra, ce travail a pour objectif de comprendre les facteurs de persistance de la maladie dans les grands lacs d’Afrique. Cela pourrait permettre de proposer des moyens de gestion et de contrôle efficaces de la maladie dans cet espace géographique particulièrement vulnérable.
Fiche publiée en 2017.
- Comprendre la relation entre le choléra et les facteurs hydrogéologiques à partir d’un petit secteur de la République Démocratique du Congo
- Élargir la compréhension de cette relation dans l’ensemble du rift africain en partant des données de la chimie des lacs et des données épidémiologiques du choléra
- Élaborer des modèles prédictifs qui permettent de détecter les zones à risque à l’échelle mondiale