"Bien souvent, on oublie l’importance de l’alimentation maternelle pour la santé du futur enfant. On sous-estime d’autre part le rôle de l’odorat dans notre quotidien, alors qu’il guide beaucoup de nos comportements. En les combinant dans mes recherches, j’aimerais attirer l’attention des gens sur ces deux aspects."

Les chercheurs

Laëtitia Merle

Bourgogne
Neurosciences
Sciences du goût et des aliments

Impact de l'alimentation maternelle sur l'odorat des petits

Laëtitia Merle est jeune chercheuse au CSGA* de Dijon. Son équipe étudie l’odorat, un sens utile à notre survie pour éviter des dangers et bien manger. L’odorat fonctionne grâce à des neurones, qui se développent pendant la grossesse et continuent de se former après la naissance. Des études sur des mammifères ont montré que si la mère a une mauvaise alimentation pendant ces périodes, les organes de ses petits peuvent mal se former. Laëtitia cherche à savoir si cela les empêcherait de bien sentir les odeurs.

* Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation

 

Nous sentons grâce à des neurones présents dans le nez : ils informent le cerveau que l’on a détecté une odeur. L’odorat est un élément important pour bien sentir les aliments, en particulier chez le jeune enfant. Les odeurs alimentaires l’aident à bien choisir ce qu’il mange et à ne pas trop manger. Si son odorat fonctionne mal, Laëtitia pense qu’il pourrait ensuite avoir plus de risques d’être en surpoids ou obèse.


Chez les mammifères, les aliments qu’une mère mange pendant la grossesse et l’allaitement apportent les éléments essentiels au bon développement de ses petits. Des chercheurs ont montré que si la mère mange trop de gras et de sucre pendant ces périodes, la croissance des petits et le fonctionnement de différents organes peuvent être affectés. Cette mauvaise alimentation de la mère peut-elle dégrader l’odorat de ses petits ?


Pour répondre à cette question, Laëtitia nourrit des souris pendant leur grossesse et leur période d’allaitement avec une alimentation riche en graisses et en sucre, pour ensuite étudier l’odorat de leurs petits. Pour cela, elle mesure leur fréquence respiratoire quand elle leur présente une odeur : s’ils reniflent davantage, cela signifie qu’ils ont bien senti l’odeur. Laëtitia étudie également si les neurones présents dans leur nez sont bien capables de détecter les odeurs.


Si les résultats de Laëtitia montrent qu’une mauvaise alimentation maternelle peut modifier l’odorat des petits, d’autres recherches pourront être réalisées pour voir si les petits qui sentent moins bien ont tendance à trop manger en grandissant.

 

Fiche publiée en 2017.

Objectifs
  • Déterminer l’impact d’une mauvaise alimentation maternelle sur l’odorat des petits
  • Comprendre les modifications au niveau des neurones olfactifs des petits