Les chercheurs
Mohamed Haddad
Principe actif des plantes médicinales
Dès le début de sa formation à l'université, Mohamed Haddad repère l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), un organisme qui a pour vocation de mener des recherches pour les pays du Sud. Il oriente son cursus pour rejoindre cet organisme de recherche. Je ne souhaitais pas rester en France mais devenir chercheur pour ces pays. L'IRD était pour moi le seul moyen d'y parvenir tout en ayant les moyens nécessaires pour faire de la bonne recherche confie Mohamed.
Après une maîtrise de chimie des biomolécules, un DEA en sciences de l'alimentation, une thèse sur l'usage pharmaceutique des substances naturelles, et plusieurs post-doc en chimie des substances naturelles et leurs applications thérapeutiques, le voici fin prêt pour postuler à l'IRD. Recruté en octobre 2006, il rejoint une unité de recherche à Toulouse (UMR 152 PHARMA-DEV-IRD/Université Paul Sabatier). Il est ensuite affecté à un laboratoire de l'université Peruana Cayetano Heredia à Lima (Pérou). Son objectif ? Trouver de nouvelles substances issues de plantes médicinales péruviennes afin de lutter contre la leshmaniose et les cancers dans les pays du Sud.
Mohamed Haddad ne cache pas que sa réussite au concours d'entrée à l'IRD - 15 minutes pour présenter son cursus, sa vie et son projet de recherche - a été grandement facilitée par les entraînements intensifs reçus à l'Experimentarium. "Un des réflexes fondamentaux que j'ai acquis est de toujours essayer de me mettre à la place de l'autre", confie-t-il. "Il est alors nettement plus facile de faire une présentation claire et synthétique, donc tout à fait percutante sur la forme. Mais ce n'est pas tout. Expliquer son sujet de recherche à des collégiens oblige à emprunter de nouveaux chemins de réflexion, à voir et penser différemment son sujet d'étude, en un mot, à mieux le comprendre".
Lors de son doctorat à l'Université de Bourgogne, les chercheurs du laboratoire de Pharmacognosie isolaient et déterminaient la structure et les propriétés biologiques des molécules à l’origine des effets thérapeutiques. Ainsi, à partir d’une plante médicinale africaine de la famille des Mimosaceae et grâce à des techniques de séparation (chromatographies), Mohamed Haddad a isolé six composés naturels. Après avoir déterminé leur structure (méthodes chimiques et physiques), il cherchait les propriétés biologiques de ces molécules à l’aide de différents modèles in vitro, notamment de cultures de cellules tumorales. Des études in vivo sont ensuite nécessaires afin d’étudier l’effet des molécules dans un organisme vivant.
En 2013, il a passé sa soutenance de l’Habilitation à Diriger des Recherches : « Les substances naturelles au service de la santé dans les pays du Sud », après de nombreux voyages en Amérique du Sud.
Présentation mise à jour en 2015
- Utiliser la nature pour soigner la nature