Les chercheurs
Julien SEVESTRE
Le côté obscur de Neisseria meningitidis
Julien SEVESTRE est jeune chercheur en microbiologie au sein du laboratoire GRAM* à l’Université de Rouen et à l’Institut PASTEUR de Paris. Il étudie une bactérie appelée Neisseria meningitidis. On estime que 1 personne sur 10 abrite au fond de sa gorge Neisseria meningitidis sans le savoir et cela de manière totalement inoffensive pour sa santé. Mais paradoxalement, dans certains cas, elle devient capable de provoquer chez l’Homme la méningite : une grave infection de l’enveloppe qui entoure le cerveau. Julien tente de découvrir pourquoi.
* Groupe de Recherche sur l’Adaptation Microbienne
Neisseria meningitidis est une bactérie responsable de nombreux cas de méningite dans le monde. C’est une infection grave qui peut être mortelle pour l’Homme. Mais certaines Neisseria meningitidis sont inoffensives. Comment expliquer que les membres d’une même « famille » bactérienne se comportent de manières si différentes chez l’Homme ?
Il y a 10 ans, une épidémie de méningite a eu lieu à Dieppe et de nombreuses personnes sont tombées malades. Des bactéries ont été récupérées chez plus de 1000 personnes : chez les malades mais aussi chez des personnes en bonne santé. En étudiant ces bactéries, Julien veut comprendre pourquoi certaines rendent malades et d’autres non… alors qu’ il s’agit de la même espèce ! Pour cela, il va regarder leur ADN. C’est le support de l’information génétique de tout être vivant. C’est une suite de plusieurs millions de lettres qui nous décrit, un peu comme une carte d’identité. On peut par exemple lire sur l’ADN, la couleur des cheveux ou celle des yeux.
Julien commence par « casser » les bactéries pour récupérer l’ADN qui est à l’intérieur. À cette étape, les lettres de l’ADN sont toutes mélangées. Julien va donc utiliser un appareil appelé séquenceur. Cet appareil est capable d’aller lire l’ADN et de remettre dans l’ordre les millions de lettres qui le composent afin d’obtenir la carte d’identité complète de chaque bactérie. En comparant l’ADN des bactéries avec un logiciel sur ordinateur, Julien espère découvrir pourquoi, au sein de cette « famille », il existe des bactéries inoffensives et des bactéries responsables de méningite.
Fiche publiée en 2016.
- Étudier le fonctionnement de Neisseria meningitidis et comprendre comment elle est capable de provoquer chez l’Homme une méningite
- Identifier ce qui rend Neisseria meningitidis dangereuse pour l’Homme