Johanna Mathiot est jeune chercheuse en neurosciences au laboratoire CAPS (Cognition, Action et Plasticité Sensorimotrice) à Dijon. Dans son laboratoire, les chercheurs étudient le fonctionnement du corps humain. Johanna, elle s’intéresse plus précisément à l’adaptation motrice, c’est-à-dire notre capacité à ajuster un mouvement déjà appris. Elle voudrait savoir si l’heure de la journée impacte cette capacité d’adaptation. Pour répondre à ces questions, elle fait venir des participants dans son laboratoire à différents moments de la journée et leur fait réaliser des exercices nécessitant une adaptation de leurs mouvements.

Depuis notre plus jeune âge, nous apprenons des mouvements, comme la marche par exemple. Plus tard, à l’âge adulte, nous continuons l’apprentissage de nouveaux mouvements, notamment dans le sport ou la musique. Heureusement pour nous, nous ne faisons pas qu’apprendre ! Parfois nous adaptons nos gestes déjà connus pour réussir le nouveau mouvement souhaité : c’est ce qu’on appelle l’adaptation motrice.

Au sein de son laboratoire, Johanna cherche à savoir s’il existe au cours de la journée une heure optimale où le cerveau arrive mieux à adapter nos mouvements.

Pour répondre à cette question, elle a débuté en apprenant un langage informatique afin de créer des exercices à réaliser sur une tablette. Ensuite, elle a mené une première étude où elle a fait venir au laboratoire des participants jeunes et en bonne santé, le matin à 10h ou l’après-midi à 15h. Les participants devaient réaliser des mouvements sur une tablette. Pour cela, elle a scotché un stylet à leur doigt et a demandé aux participants de déplacer un curseur entre le centre de la tablette et une cible qui apparaissait sur l’écran. Ensuite, Johanna a intégré une perturbation dans l’exercice qui a incité les participants à adapter leurs mouvements pour continuer à atteindre la cible. Johanna a alors mesuré la rapidité et l’efficacité du cerveau à s’adapter à cette perturbation.

Les premiers résultats des expériences de Johanna se sont révélés prometteurs : elle a observé que les participants s’adaptent plus rapidement aux perturbations de leurs mouvements l’après-midi que le matin.

Actuellement, Johanna s’efforce de mieux comprendre ce phénomène. Elle envisage d’enregistrer l’activité électrique du cerveau (EEG) pour répondre à ses nombreux questionnements.

Fiche publiée en 2025.