« La Convention Citoyenne pour le Climat proposait l’idée d’un chèque alimentation durable. En tant qu’économiste, je suis contente de pouvoir tester cette idée. Mon travail permettra de dire aux personnes qui construisent les politiques publiques s’il s’agit d’une bonne solution pour manger mieux en protégeant la planète. »

Les chercheurs

ANAËLLE DENIEUL

Bourgogne
Économie et Gestion

Expérimenter une politique de chèque alimentaire pour améliorer notre manière de manger

Anaëlle Denieul est jeune chercheuse en économie au laboratoire du CESAER (Centre d’Economie et de Sociologie Appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux) à Dijon. Son équipe étudie les transformations actuelles dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

Anaëlle cherche comment permettre à chacun de manger sainement tout en respectant la planète. Pour cela, elle expérimente une nouvelle idée dans la métropole de Dijon : un chèque alimentaire à donner aux gens pour qu’ils puissent acheter des fruits, des légumes et des légumineuses. Son objectif est de voir si cette aide financière pourrait encourager de meilleures habitudes alimentaires, et d'évaluer les impacts de cette aide sur la santé des gens et sur l’environnement.

Des études ont montré qu’en mangeant moins de viande et plus de produits végétaux sains comme des fruits, des légumes et des légumineuses, on pouvait améliorer notre santé et celle de la planète. Mais cela coûte cher d’acheter ces aliments.  C'est pourquoi l'État français réfléchit à l’idée de la Convention Citoyenne pour le Climat de donner de l’argent aux Français pour acheter ces fruits, légumes et légumineuses sous la forme de tickets appelés « chèques alimentaires ».  

Est-ce qu’en offrant des chèques alimentaires à des gens pour leur permettre d’acheter des fruits, légumes et légumineuses, cela va les aider à manger mieux ? Vont-ils choisir des aliments qui prennent soin de l’environnement ? C’est ce que se demande Anaëlle.

Pour le savoir, Anaëlle a mis en place une grande expérience afin de tester cette proposition en conditions réelles dans la métropole de Dijon. Elle recrute des participants et leur demande de conserver les tickets de caisse de leurs courses pendant un mois et de répondre à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires. Ensuite, certains participants sélectionnés au hasard reçoivent des chèques alimentaires pendant quelques semaines, envoyés par la Métropole de Dijon. Les personnes peuvent ensuite utiliser ces chèques en magasin pour acheter des fruits, des légumes et des légumineuses. Après quelques semaines, Anaëlle collecte à nouveau les tickets de caisse et refait passer le questionnaire pour comparer ce que chacun a acheté et consommé. En analysant ces données, elle peut déterminer si le chèque a modifié leurs habitudes alimentaires et évaluer si ces changements sont meilleurs pour leur santé et l’environnement.  

Ces expériences permettront de voir si le chèque alimentaire est une bonne solution pour garantir à tous un accès à une alimentation saine et durable.

 

Fiche publiée en 2024.

Objectifs
  • Évaluer si donner un chèque alimentaire à une personne pour acheter des fruits, des légumes et des légumineuses permet de changer ses habitudes alimentaires
  • Analyser les effets des changements alimentaires sur la santé et l’environnement
  • Mesurer l'efficacité du chèque alimentaire comme outil de politique publique