Gustave Bertier est jeune chercheur dans deux laboratoires : l’Institut des Molécules et Matériaux du Mans (IMMM), et le laboratoire Charles Coulomb (L2C) à Montpellier. Dans le cadre d’un projet national, il cherche à comprendre comment vieillit un plastique quand il reste longtemps dans les rivières, les lacs, les mers et les océans, et à savoir à quel point il pollue l’environnement.

Les plastiques sont partout. C’est vrai dans nos vies quotidiennes où ils se sont rendus indispensables par leur légèreté, leurs nombreuses propriétés et leur faible coût. C’est aussi vrai dans la nature.
Partout où nous en avons cherché, nous en avons trouvé : du sommet de l’Everest au fond de la fosse des Mariannes, en passant par notre eau et notre nourriture.
Nous avons un problème d’addiction au plastique. Et si la réponse la plus évidente et la meilleure est de beaucoup réduire sa production et son utilisation à l’échelle mondiale, certaines alternatives existent. Ainsi, il est possible d’utiliser des plastiques plus “sains” pour l’environnement quand leur utilisation semble nécessaire. C’est alors que les plastiques biodégradables et compostables rentrent en jeu : ils promettent les avantages du plastique, sans les inconvénients  
Mais quand un plastique est jugé biodégradable, cela ne veut pas dire qu’il se dégradera rapidement et sans problème dans n’importe quel milieu ! Le plastique change dans l’environnement sous d’autres effets que celui des seuls bactéries et microbes sensés le décomposer : le soleil, le vent et l’eau modifient la composition, la structure et donc le comportement d’un plastique laissé dans la nature. C’est sur ces causes de vieillissement que travaille Gustave.
Son travail consiste à faire vieillir artificiellement des petites billes de deux plastiques, l’un biodégradable (PBAT), l’autre non (PE), sous des lampes spéciales, avant de les agiter dans l’eau. A ce moment, les billes se cassent, et produisent de minuscules morceaux : les micro et nanoplastiques. Grâce à des techniques d’analyse variées, Gustave suit l’évolution de ces produits de dégradation en fonction du temps de vieillissement, pour pouvoir expliquer comment ces plastiques se dégradent et les comparer.