Clémentine Durand-Bessart est jeune chercheuse en écologie tropicale au laboratoire Biogéosciences de Dijon. Son équipe étudie l’écologie, c’est-à-dire les liens entre les êtres vivants. De son côté, Clémentine se spécialise sur les plantes à fruits et les animaux qui mangent ces fruits. Quels animaux mangent quels fruits dans les forêts tropicales africaines ? C’est ce qui intéresse Clémentine, qui étudie le réseau formé par les liens qui se tissent entre animaux et plantes. Elle construit ce réseau à partir d’études précédentes et en allant dans les forêts africaines.

Les « frugivores » sont des animaux qui mangent des fruits. Ces frugivores mangent aussi les graines des fruits. Ces graines vont être rejetées dans les excréments et permettre à de nouvelles plantes de pousser. C’est ce qu’on appelle la dispersion des graines.

Clémentine s’intéresse aux processus de dispersion, non pas ici en France mais dans les forêts tropicales africaines, où vivent les éléphants, les gorilles et les chimpanzés. Dans ces forêts, des milliers d’arbres possèdent des fruits qui vont être consommés par des centaines d’animaux frugivores différents : des petits oiseaux aux éléphants, en passant par les singes. Ces nombreux liens entre arbres et animaux forment un véritable réseau. Ces liens sont spécifiques, car certains animaux préfèrent manger certains types de fruits. Comment s’organise ce réseau plantes-animaux ? C’est ce que cherche à savoir Clémentine.

Pour cela, Clémentine crée un immense réseau sur son ordinateur en regroupant toutes les études qui documentent les liens plantes-animaux en Afrique. Pour compléter ce réseau, elle va ensuite directement dans les forêts africaines du Gabon. Elle pose des caméras dans la forêt et observe par quels animaux sont mangés les différents fruits. Une autre partie de son travail est d’interroger les populations locales pour savoir ce qu’elles connaissent de ces liens entre arbres à fruits et animaux frugivores.

Par ces différentes méthodes, Clémentine espère améliorer nos connaissances sur les forêts tropicales africaines. Cela permettrait de comprendre comment celles-ci évolueront dans le futur si des espèces de plantes et d’animaux venaient à disparaître.

Fiche publiée en 2020