Maëva Naze est jeune chercheuse en biologie végétale au sein du laboratoire PVBMT* à Saint-Pierre. Ce qui la passionne au quotidien est de mieux comprendre l’écologie de la germination d’espèces arrivées avant l’humain à La Réunion (indigènes). En particulier, elle s’intéresse aux semences des arbres qui peuvent nous aider à nous soigner et/ou qui sont visitées par les abeilles pour donner les miels particuliers de La Réunion.

* Peuplements Végétaux et Bioagresseurs en Milieu Tropical

Tan rouge, Fleur jaune… ne sont pas seulement des noms de quartiers et de lieux à La Réunion, mais aussi d’arbres indigènes qui étaient présents en abondance dans ces zones avant de disparaître essentiellement pour cause d’urbanisation. Or, cette biodiversité typique de l’île peut améliorer la qualité de vie notamment dans les espaces occupés par l’humain… à condition d’arriver à en décrypter les secrets.

Mais planter des espèces indigènes de La Réunion n’est toutefois pas si simple. Comment récolter les semences ? Comment germent-elles ? Dans quelles conditions ? Comment faire pour être sûr d’obtenir enfin des plants ?

Maëva contribue à cette belle aventure. Tout d’abord, pour mieux connaître ces espèces en milieu naturel, elle observe la production de fleurs et de fruits (dans lesquels se trouvent les semences) de plus de 90 plantes, tous les mois. Cela lui permet de déterminer le moment optimal pour la récolte des semences. Ensuite, en laboratoire, elle étudie également la durée de vie des semences dans différentes conditions de température et d’humidité. Elle sème les graines sur du sable stérile ou sur du coton et les expose à différentes températures, avec ou sans lumière. Cela lui permet d’évaluer les conditions optimales dans lesquelles les graines germent.

Elle réalise également des analyses génétiques sur deux espèces à partir de feuilles récoltées en milieu naturel. Cela permettra d’apporter de précieux conseils sur la façon de récolter des semences de manière à sauver le patrimoine génétique de l’espèce.

Les recherches de Maëva pourront permettre de planter plus d’espèces indigènes dans et autour des villes réunionnaises. Le but est de reconquérir la biodiversité, tout en profitant de ses bienfaits (miel, tisanes, beauté des paysages, ...).

Fiche publiée en 2019