

Les chercheurs
Gallian Florenn
MIEUX COMPRENDRE COMMENT ON RECONNAÎT UNE ÉMOTION SUR UN VISAGE
Florenn Gallian est jeune chercheuse au CSGA (Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation) à Dijon, dans une équipe qui s’intéresse à la communication entre les personnes et à leurs interactions. En collaboration avec l’université Lumière Lyon 2, elle étudie la reconnaissance des émotions sur le visage. Florenn s’intéresse notamment aux personnes avec autisme, pour qui cela peut être un exercice difficile. Pour creuser le sujet, Florenn demande à des participants de reconnaitre des émotions sur des visages et s’intéresse à ce qu’il se passe dans leur cerveau.
On croise des milliers de personnes dans notre vie, on échange avec des dizaines au cours d’une semaine.
Pour une personne sans aucun trouble, il semble naturel, voire automatique, de prendre en compte l’émotion que l’on perçoit chez la personne face à nous quand on interagit avec elle. Les émotions sont partout au quotidien : on les perçoit grâce à l’intonation de la voix, le contexte de la situation, le comportement et bien sûr le visage. Cependant, certaines personnes peuvent avoir des difficultés à percevoir et reconnaitre les émotions des autres. C’est le cas des personnes diagnostiquées avec un trouble du spectre de l’autisme.
De nombreux chercheurs essayent depuis longtemps de trouver la raison de ces difficultés. Est-ce une manière d’observer les visages qui n’est pas optimale ? Est-ce un fonctionnement du cerveau différent ? C’est ce que cherche à comprendre Florenn.
Pour cela, Florenn fait venir des personnes avec et sans autisme dans son laboratoire. Elle leur montre des visages qui défilent rapidement sur un écran. Chaque visage exprime une émotion qu’ils doivent reconnaitre. Pour regarder quelles zones du visage les gens regardent pour reconnaître chaque émotion, elle utilise une caméra capable de suivre les mouvements des yeux des participants sur l’écran, appelée « eye-tracker ». Elle leur met aussi un bonnet avec des capteurs sur le crâne pour enregistrer l’activité électrique de leur cerveau par électroencéphalographie.
Ses résultats permettront de mieux comprendre les différences de comportement et d’activation des zones du cerveau chez les personnes avec autisme. Florenn espère que ces résultats apporteront à long-terme une meilleure prise en charge pour ces personnes.
Fiche publiée en 2025.
- caractériser les indices présents sur les visages qui permettent de reconnaitre une émotion
- mettre en évidence les régions du cerveau qui s’activent lorsqu’on reconnait une émotion sur un visage
- comparer les différences entre personnes avec troubles du spectre de l’autisme et personnes sans trouble
