« Ce que j’aime dans la recherche, c’est qu’elle fonctionne comme un jeu de piste qu’il faut suivre indice après indice. Ainsi, en étudiant la morphologie des chevaux, je peux aborder enfin la culture des sociétés passées.»

Les chercheurs

Pauline NUVIALA

Bourgogne
Archéologie et Histoire

La morphologie du cheval en Gaule

Pauline NUVIALA est jeune chercheuse en archéozoologie au laboratoire ArTeHiS* de l’Université de Bourgogne. L’archéozoologie permet de restituer, à partir d’ossements animaux, la relation qui existait dans le passé entre l’Homme et l’Animal. Pauline étudie la morphologie du cheval (animal grand ou petit, fluet ou robuste) à travers les os de chevaux retrouvés sur les sites archéologiques. Son travail consiste à mettre en évidence les changements de morphologie du cheval en Gaule de l’est, entre la période gauloise et romaine, et à en étudier les conséquences sur les activités humaines. Pour cela, elle effectue des mesures sur une grande quantité d’ossements.
* ArTeHiS : Archéologie, Terre, Histoire et Société

Des os pour décrire le passé

À l’Âge du Fer (VIIIe s. av. J.C.- Ier s. av. J.C.) en Europe occidentale, les animaux étaient caractérisés par des dimensions réduites : ils étaient petits et graciles. Cependant, les archéologues ont retrouvé sur les sites archéologiques des os qui indiquent qu’à partir du Ier s. avant J.C. les animaux sont devenus plus robustes, plus grands, avec des morphologies plus diversifiées.

Or, c’est justement au Ier siècle avant J.C. que la Gaule est conquise par les Romains (-52 av. J.C.). A cause de cette concordance de dates, les archéozoologues ont supposé que de nouvelles races d’animaux (plus grands et robustes) étaient arrivées d’Italie avec les Romains.

Dans son travail de recherche, Pauline essaie de valider ou non cette hypothèse. Elle étudie plus particulièrement l’évolution de la morphologie chez le cheval. Elle tente non seulement de savoir exactement quand sont apparus les grands chevaux, mais si ceux-ci ont été ou non importés d’Italie.

Les ossements de chevaux sont les seuls témoins de la morphologie passée de l’animal. C’est leur étude minutieuse qui permettra à Pauline de répondre à ses questions de recherche.

Mais il existe plusieurs méthodes pour mesurer la morphologie : la morphométrie biométrique, la morphométrie géométrique, l’analyse ADN... Dans son travail de recherche, Pauline va tester ces différentes méthodes afin d’identifier quelle est la plus efficace dans le cadre de sa recherche.

 

Fiche publiée en 2011.

Objectifs
  • Tester de nouvelles méthodes pour étudier la morphologie des animaux passés.
  • Comprendre, à travers le changement de la morphologie du cheval, les évolutions dans les pratiques d’élevage ainsi que les échanges culturels entre Gaulois et Romains.