Valentin Mathieu est jeune chercheur au Bureau d’Économie Théorique Appliquée (BETA) à Nancy. Il est rattaché à l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). L’unité à laquelle appartient Valentin travaille sur des thématiques de recherche variées en économie, comme l’économie de la forêt et de la filière bois. Valentin fait partie de l’équipe de modélisation du secteur forestier* du laboratoire. Ses recherches portent sur la modélisation de l’économie mondiale du bois, c'est-à-dire sur la représentation et la compréhension de la circulation du bois dans le monde. Les travaux de Valentin allient sciences économiques, mathématiques et géographie.

*Secteur forestier : ensemble des activités économiques (production, récolte, transformation, commercialisation) qui dépendent de la production de biens et de services provenant des forêts.

Le bois est un matériau qui circule dans le monde. Il circule depuis un point de production, la forêt, jusqu’à un point de consommation, parfois sur de très longues distances. Chaque flux de bois est supporté par un réseau logistique sophistiqué, aujourd’hui mondialisé. L’ensemble de ces flux de bois et leurs dynamiques constituent “l’économie mondiale du bois”. Le travail du modélisateur est d’essayer de comprendre comment fonctionne cette économie, c'est-à-dire comprendre comment s’organisent les flux de bois à l’échelle mondiale, pour en proposer une représentation simplifiée et compréhensible.

Les modèles actuellement disponibles pour représenter l’économie mondiale du bois sont les modèles dits de “secteur forestier”. Ces modèles représentent les différents segments du secteur forestier - la gestion forestière en amont, les industries du bois en aval - et leurs interactions, mais peinent à représenter de façon réaliste les flux de bois. Valentin part de l’hypothèse que ces modèles décrivent mal le moteur principal des flux mondiaux de bois : l’urbanisation. Or, la littérature identifie les villes comme le pôle majeur de consommation de bois, en particulier de bois pour la construction et l’ameublement.

Pour tester cette hypothèse, Valentin compte combiner dans un modèle trois jeux de données spatiales ou “cartes”. Une première carte de la densité de population dans le monde qui sera son approximation des zones urbaines et de leurs dynamiques. Une deuxième carte des forêts du monde, construite à partir d’images satellites qui lui permet de localiser la ressource en bois. Une dernière carte des infrastructures logistiques par lesquels circulent le bois (voies maritimes, routes…). À l’issue de son travail, Valentin espère pouvoir proposer un modèle qui représente les flux de bois sous un angle nouveau, plus réaliste, et qui permette d’anticiper les besoins futurs en bois de nos villes.

Fiche publiée en 2021.