Les chercheurs
Thibaut Albertini
Communiquer autrement pour combattre les maladies nosocomiales
Je suis jeune chercheur d’Aix-Marseille Université en sciences de l’information et de la communication au sein de l’IMSIC*. Ce domaine cherche à comprendre et expliquer comment l’information se crée, quelles formes elle prend et les conditions de son échange entre les individus. Dans mes travaux, je m’intéresse à la communication qui est faite autour de l’hygiène des mains du personnel soignant d’un hôpital pour réduire la transmission des maladies nosocomiales, maladies contractées lors d’un séjour en milieu hospitalier. Pour cela, je dois comprendre les comportements des soignants lorsqu’ils travaillent ainsi que vis-à-vis des messages qui leurs sont transmis.
Aujourd’hui, les maladies nosocomiales font plus de victimes que les accidents de la route. Près de 8000 morts par an contre environ 3500 sur les routes. Elles ont aussi des conséquences économiques estimées à près de 800 millions d’euros par an. Pour réduire le nombre de nouveaux cas, on cherche à éliminer des facteurs de risque de contamination reconnus tels que l’hygiène des mains des soignants. Est-il possible que la transmission des informations et des recommandations aux soignants ne se fasse pas dans de bonnes conditions ? Entraine-t-elle la non-adhésion des soignants aux protocoles de sécurité des soins ?
Mon travail consiste à développer de nouvelles méthodes de communication pour une meilleure hygiène des mains. Je travaille avec les soignants et tous les acteurs qui jouent un rôle dans la diffusion des informations et la réduction du risque de transmission (chercheurs, start-up, institutions…). J’étudie ce qui est déjà en place en matière de communication : affiches, formations, mails… Puis j’analyse les comportements des soignants vis-à-vis de ce qui leur est transmis. Cela me permettra de choisir avec précision une manière plus efficace de leur adresser des recommandations.
Pour l’instant, je m’oriente vers une communication engageante, qui participe à faire changer les comportements. J’inviterai par exemple les soignants à participer à des séances d’information, où chacun pourra marquer son engagement dans une démarche d’amélioration. Puis j’analyserai les changements de comportements grâce à des outils de mesure de l’hygiène des mains développés par MediHandTrace, une start-up à visée médicale avec laquelle je collabore.
Si j’arrive à prouver l’efficacité de la méthode, elle pourra être déclinée à plus grande échelle pour améliorer du système de santé français.
*Institut Méditerranéen des Sciences de l’Information et de la Communication
Fiche publiée en 2018.
- Jouer un rôle dans la réduction du risque de transmission de maladies nosocomiales
- Comprendre les comportements des soignants par rapport à l’hygiène des mains
- Trouver une méthode de communication acceptable et applicable pour les soignants
- Contribuer à l’amélioration du système de santé français