Les chercheurs
Célia Ruffino
Apprendre et réapprendre en imaginant des mouvements
Célia RUFFINO est jeune chercheuse en neurosciences au laboratoire « cognition, action et plasticité sensorimotrice » de l’ INSERM* à Dijon. De nombreux chercheurs ont montré que, lorsqu’on s’entraîne à effectuer un mouvement, des modifications au niveau du cerveau apparaissent. Mais que se passe-t-il lorsqu’on se contente d’imaginer ce mouvement ? C’est l’objectif du travail de Célia qui espère ainsi trouver une solution pour que des personnes qui sont dans l’incapacité de bouger puissent continuer à s’entraîner.
* Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
Depuis l’enfance, lorsqu’on apprend un mouvement nouveau, tel que tenir notre fourchette pour manger, on voit notre geste évoluer. Au début le maniement est compliqué, et puis on se perfectionne, on devient « plus fort ». Ces améliorations sont principalement dues à quelque chose qui se passe là-haut, dans notre cerveau. Si quelqu’un apprend par exemple à jouer du piano, au fur et à mesure de son apprentissage, les mouvements de ses doigts deviendront de plus en plus naturels, faciles à effectuer. Certaines personnes sont dans l’incapacité d’effectuer des mouvements, suite à un accident ou une opération par exemple.
Dans ce cas, nous observons l’effet inverse : ils deviennent moins performants. Célia cherche donc un moyen d’entretenir les capacités des personnes à effectuer certains mouvements. Et si l’imagination pouvait les aider ?
Pour répondre à cette question, Célia fait venir des personnes dans son laboratoire. Elle leur propose un test dans lequel ils doivent pointer des cibles avec un stylet le plus rapidement possible. Elle leur demande ensuite de s’entraîner au pointage de ces cibles en imaginant les mouvements avant de repasser le test. Grâce à différentes mesures que Célia enregistre durant l’exercice, elle pourra savoir si les personnes ont imaginé correctement les mouvements, et si elles ont été plus performantes après s’ être entraînées par imagination.
Célia espère ainsi savoir si ce type d’entraînement serait une bonne solution pour les personnes qui ne peuvent pas réellement bouger.
Fiche publiée en 2014
- Comparer les résultats obtenus sur un test avant et après un entraînement par imagination du mouvement afin de savoir si cette technique d’entraînement serait une bonne alternative pour les personnes qui ne peuvent pas bouger.
- Évaluer la capacité des personnes à imaginer efficacement un mouvement a n qu’ils puissent au mieux améliorer leurs performances par cette technique.