« Les plus petits des organismes sont souvent les meilleurs témoins du fonctionnement de notre planète. »

Les chercheurs

Battle Karimi

Franche-Comté
Biologie

La biodiversité cachée

Battle KARIMI est une jeune chercheuse en écologie dans le laboratoire Chrono-environnement à Besançon. Elle s’intéresse à l’écologie des microorganismes, c’est-à-dire qu’elle étudie les organismes invisibles à l’œil nu, comme les bactéries vivant dans l’environnement. Plus précisément, elle tente de comprendre comment ils interagissent entre eux et comment ces interactions sont modifiées lorsqu’on perturbe les milieux. Ces recherches permettent de comprendre l’impact des pollutions ou du réchauffement sur notre environnement, et pourraient contribuer à améliorer les décisions politiques prises à l’échelle nationale et à l’échelle internationale.

La plupart du temps, on perçoit les bactéries uniquement comme des nuisibles qui vont nous rendre malades. Pourtant, ce sont bien les bactéries qui sont à l’origine d’un grand nombre de services que nous rendent les écosystèmes, comme le stockage du carbone dans les sols, où il existe une très grande quantité de bactéries (1 milliard à 10 milliards d’individus par gramme de sol), et une grande diversité (10 000 à 100 000 espèces par gramme). L’ensemble de ces organismes interagissent entre eux.

Battle Karimi réalise une cartographie de l’ensemble des interactions qui existent entre les espèces bactériennes qui ont élu domicile dans un sol. Si ce réseau est fortement altéré, certaines espèces modifient significativement leur comportement envers les autres espèces, et cela peut avoir des conséquences importantes sur les « écosystèmes sols ». Car les bactéries, comme les autres espèces vivantes, sont sensibles aux pollutions, aux changements climatiques ou aux transformations des sols. L’enjeu est donc de réussir à mesurer et à comparer le fonctionnement de ces communautés bactériennes dans des situations normales et dans des situations perturbées.

La cartographie de notre jeune chercheuse permet de le faire et fournit un indicateur pour conclure sur la sensibilité des écosystèmes aux perturbations.

Finalement, ces recherches pourront orienter les politiques environnementales en établissant, par exemple, les seuils de pollution ou l’interdiction de certaines pratiques agricoles ou les bonnes gestions des écosystèmes naturels.

 

Fiche publiée en 2016.

Objectifs
  • Comprendre le fonctionnement des écosystèmes qui reposent sur les organismes microbiens.
  • Apporter une contribution à l’estimation des impacts humains sur les écosystèmes.