« Petite, j’ai toujours été fascinée par nos origines et par l’évolution de l’Homme depuis la Préhistoire... je ne pensais pas réaliser mon rêve d’enfant dans mes études de psychologie. »

Les chercheurs

Margaux GELIN

Bourgogne
Psychologie

Notre mémoire fonctionne-t-elle toujours comme à la Préhistoire ?

Margaux GELIN est jeune chercheuse en psychologie au LEAD* de l’Université de Bourgogne. Les chercheurs de son équipe s’intéressent au fonctionnement de la mémoire et essayent de comprendre son évolution avec le temps. Margaux se demande si nous mémorisons de la même manière que nos ancêtres, les Hommes préhistoriques. Plus particulièrement, elle se focalise sur le fait que nous mémorisons mieux les informations en rapport avec les êtres vivants que celles en lien avec les objets. Est-ce le hasard ou le résultat de notre évolution ?

* Laboratoire d’Étude de l’Apprentissage et du Développement

Tous les jours, nous utilisons notre mémoire pour retenir des informations. Les chercheurs comprennent de mieux en mieux comment cette mémoire fonctionne et comment l’améliorer. Mais une question reste encore non résolue : pourquoi notre mémoire fonctionne-t-elle ainsi ? 

Les premiers Hommes apparus sur Terre étaient les Hommes préhistoriques. Avec le temps, ils ont changé pour devenir l’Homme d’aujourd’hui. C’est ce qu’on appelle l’évolution. Darwin, célèbre biologiste qui a écrit la théorie de l’évolution au XIXe siècle, explique que l’évolution permet de transmettre à ses enfants les caractéristiques nécessaires pour survivre et se reproduire. 

Margaux se demande si la mémoire ne pourrait pas être une des caractéristiques qui a permis à l’espèce humaine de survivre de la Préhistoire jusqu’à aujourd’hui. C’est pourquoi elle recherche des indices prouvant que nous mémorisons toujours de la même façon que les Hommes préhistoriques. 

Pour les Hommes préhistoriques, les animaux pouvaient être des proies pour se nourrir ou de dangereux prédateurs ! Il était donc très important de bien mémoriser les informations en lien avec les animaux. Dans son laboratoire, Margaux demande aux gens d’apprendre des mots et regarde ceux dont ils se souviennent le mieux. Ses résultats montrent qu’il est plus facile de mémoriser les mots correspondants aux êtres vivants (souris, renard...) que ceux correspondants aux objets (ballon, couteau...). Ainsi, aujourd’hui encore, nous sommes plus efficaces pour mémoriser les espèces vivantes, comme le faisaient certainement nos ancêtres. La mémoire ferait donc bien partie des outils qui ont permis à l’Homme préhistorique de survivre pour que nous puissions être là aujourd’hui !

Fiche publiée en 2015

Objectifs
  • Tester si la mémorisation des espèces vivantes est meilleure que la mémorisation des objets
  • Découvrir si la facilité de mémorisation des espèces vivantes est vraie pour tout le monde et dans toutes les situations 
  • Montrer que la mémoire a permis à l’Homme d’évoluer et de survivre depuis la Préhistoire jusqu’à aujourd’hui