« Nous avons tous vu dans nos livres d’école l’image de cavaliers napoléoniens ou de poilus en 1914 chargeant l’ennemi avec leur sabre ou leur baïonnette. J’essaye de démêler le vrai du faux, de voir au-delà des images et des fictions pour découvrir comment ils faisaient réellement. »

Les chercheurs

Ju Garry

Bourgogne
Archéologie et Histoire

Comment les soldats se battaient-ils avec leur sabre ou leur baïonnette ?

Ju Garry est jeune chercheur en histoire contemporaine au laboratoire Georges Chevrier à Dijon. Il étudie l’histoire des façons de combattre au corps à corps dans l’armée Française, aux XIXe et XXe siècles. Il essaye de découvrir quelles techniques d’escrime étaient utilisées pour combattre, à pied ou à cheval, avec les armes blanches des militaires : les sabres, les baïonnettes et les lances. Il s’intéresse aussi à la façon dont ces techniques étaient enseignées aux soldats, et il étudie la vie des maîtres d’armes militaires, ces experts du combat et de l’escrime qui étaient chargés d’entraîner les autres soldats.

Les sabres et les baïonnettes sont présents dans la plupart des films, séries, BD et manuels scolaires qui montrent des soldats. Mais de quelles manières les soldats combattaient réellement, sur le terrain ? Respectaient-ils la manière de combattre que leur apprenaient leurs chefs ou développaient-ils d’autres techniques ? C’est ce que Ju cherche à comprendre, en se concentrant sur les combats de l’armée française entre le XIXᵉ et le début du XXᵉ siècle.


Depuis les campagnes de l’Armée de Napoléon jusqu’à la Première Guerre mondiale, des spécialistes ont essayé de trouver les meilleures techniques d’escrime. Ils ont proposé à l’armée française des méthodes de combat adaptées à leurs armes et à leurs façons de combattre, et les meilleures stratégies pour être efficaces même sans armes à feu. Ils les ont publiées dans des traités ou des manuels, et certains instructeurs ont parfois laissé des avis sur ces textes.


Ju a rassemblé plus d’une centaine de livres en français, dédiés à ces sujets et publiés par les meilleurs maîtres d’armes militaires tout au long de cette période. Maintenant, il les étudie pour comprendre les méthodes d’escrime qu’ils contiennent.


Pour cela, Ju a décidé d’essayer lui-même toutes ces méthodes d’escrime, en utilisant de fausses armes qui ressemblent le plus possible aux sabres, aux baïonnettes et aux lances. Ces « simulateurs d’armes » doivent avoir le même poids, la même longueur et le même équilibre que les armes elles-mêmes, mais ne doivent bien sûr pas être affutés ou pointus pour ne pas que l’on se blesse. Il travaille avec un groupe d’escrimeurs et de cavaliers de l’association De Taille et d’Estoc à Dijon. En reproduisant les gestes décrits dans les ouvrages qu’il a retrouvés, Ju espère mieux comprendre les mouvements d’escrime de guerres réalisés dans le passé.

 

Fiche publiée en 2019.

 

Objectifs
  • Découvrir et comprendre les méthodes d’escrime de guerres françaises grâce aux archives et par la reconstitution des techniques d’escrime, avec des fausses armes
  • Définir quand apparaissent les premières méthodes d’escrime, pour quelles raisons elles se développent et leur disparition
  • Comprendre l’importance et les influences de ces techniques d’escrime conçues pour la guerre dans la culture française jusqu’à la Première Guerre mondiale